Information sur le Karaté
1 Présentation
Karaté ou Karaté do, art martial et sport de combat japonais de type boxe pieds poings, qui utilise comme arme de frappe toutes les parties du corps.
2 Repères historiques
2.1 Les arts martiaux d’Okinawa
Okinawa est le berceau des boxes pieds poings du Japon ; l’île a en effet
longtemps subi la domination chinoise, même en tant que royaume autonome,
aussi est-il probable que les Chinois y aient introduit très précocement
leurs systèmes martiaux, traditionnellement plus orientés vers les boxes que
vers les luttes.
Lorsque l’île d’Okinawa, jusque-là séparée en trois royaumes, est enfin
unifiée au xve siècle, le roi entreprend de pacifier la population en
interdisant la possession d’armes. Les paysans développent alors leur propre
système de combat, mêlant aux techniques de boxe déjà connues le maniement
d’outils agraires transformés en armes redoutables, telles que le nunchaku
(fléau à riz), popularisé plus tard à l’écran par Bruce Lee, le kama
(faucille) ou encore le tonfa (qui servait à écosser le riz et écraser les
pois de soja), très efficace contre les sabres et désormais utilisé par les
forces de police, notamment aux États-Unis.
2.2 Funakoshi Gichin, fondateur du karaté do
C’est à Funakoshi Gichin (1868-1957) que le karaté moderne doit à la fois
son nom et sa popularité. Originaire de l’île d’Okinawa, Funakoshi se veut
le représentant non pas d’un seul style, mais de l’esprit des arts martiaux
d’Okinawa dont il est au début du xxe siècle l’un des principaux
représentants. Les arts martiaux d’Okinawa sont alors appelés Okinawa te («
main d’Okinawa ») ou Kara te (« main de Chine »). Funakoshi décide cependant
de remplacer le caractère Kara (« Chine »), qui lui semble source de méprise
et peu signifiant, par un autre caractère se prononçant de la même façon
mais désignant le vide. Les arts d’Okinawa s’appellent désormais karaté,
soit la « main vide ».
En 1922, Funakoshi est invité à Tokyo par le fondateur du judo, Kano Jigoro,
qui lui offre la possibilité de diffuser son art au travers de la structure
d’enseignement des arts martiaux qu’il a établie dans la capitale. C’est
sous l’influence de Kano, dont il partage l’attachement aux valeurs
humanistes, que Funakoshi ajoute le suffixe do (« chemin ») à son karaté,
afin de mettre en valeur la dimension éducative de la discipline qu’il
désire transmettre.
Funakoshi demeure à Tokyo jusqu’à sa mort. Sa personnalité, sa sincérité et
l’engagement qu’il met dans l’enseignement du karaté do séduisent rapidement
les habitants de la capitale, puis l’ensemble du Japon.
2.3 La diffusion internationale du karaté
Après la Seconde Guerre mondiale, les militaires américains basés au
Japon et sur l’île d’Okinawa s’intéressent au karaté do, dont l’enseignement
se diffuse rapidement, d’abord aux États-Unis, puis dans le monde entier.
Après la mort de Funakoshi, dont le style est connu sous le nom de karaté do
shotokan, de très nombreuses écoles apparaissent, certaines se réclamant de
son enseignement, les autres s’étant développées dans l’ombre de son succès
pendant la première moitié du xxe siècle. Les styles les plus répandus
actuellement sont le goju-ryu, le wado-ryu, le kyokushin-kai, le shito-ryu,
etc.
Le karaté est diffusé en France à partir des années cinquante. Son
enseignement et sa diffusion sont actuellement confiés à la Fédération
française de karaté et des arts martiaux affinitaires (Ffkama), qui compte
environ 100 000 licenciés.
3 Éléments de pratique et régles de compétition
Il existe deux grandes catégories d’expression de compétition en karaté :
la démonstration technique de kata (enchaînements codifiés) et le combat. Il
existe autant de règles différentes de compétition que de styles. Dans la
version préconisée par la World Union of Karaté-do Organisations (WUKO) — «
union mondiale des organisations de karaté do » —, les coups doivent être
portés « à la touche », c’est-à-dire avec un contrôle parfait permettant
d’arrêter le coup juste au moment de l’impact. Il existe également des
styles de karaté où les combats se déroulent selon le principe du K.-O.,
typique de la boxe.
L’aire de combat est un carré de huit à dix mètres de côté qui peut être
constitué soit de tatamis, soit de plancher lisse. Le temps de combat est
variable, généralement fixé avant la compétition. Un arbitre et quatre juges
sont responsables de l’arbitrage et du bon déroulement du combat.
Le combat de karaté se déroule exclusivement debout. Les deux combattants
cherchent à marquer un ippon, autrement dit un « coup efficace » validé
comme tel par l’arbitre et les juges. Le ippon, sorte de K.-O. symbolique,
doit être porté à la distance convenable avec force, vitesse et précision.
Sa forme doit être correcte, de même que l’attitude du combattant. Enfin, il
doit être entièrement contrôlé, c’est-à-dire toucher l’adversaire, dans la
limite des zones autorisées, sans le blesser. Un coup auquel manque l’une de
ses qualités n’est gratifié que d’un waza-ari, voire d’aucun avantage.
Un ippon ou deux waza-ari mettent fin au combat avant la fin du temps
réglementaire. En cas d’égalité, le vainqueur est désigné sur décision de
l’arbitre et des juges, au vu des qualités techniques démontrées par les
deux combattants pendant la rencontre.